INSITU, édition 2020, Hôtel des Quinconces, Bordeaux, crédit photo Richard Nourry

INSITU, le marathon littéraire tout terrain

Quinze lectures dans autant de lieux insolites rarement ouverts au public à Bordeaux et à Bègles : c’est le défi de l’édition 2021 d’INSITU/Lire le monde, lire ma ville qui aura lieu les 3 et 4 juillet prochains.

Pendant que les restrictions sanitaires sont progressivement levées, les projets culturels refleurissent. C’est le cas d’INSITU, le marathon littéraire organisé par l’association Lettres du Monde, dont le programme n’a rien à envier aux précédentes éditions. Cécile Quintin, sa directrice, est en plein préparatif, prête à propulser la littérature hors de nos domiciles où elle a, comme nous, été confinée. Son objectif : lire des histoires à des adultes dans des lieux insolites.

Quinze lieux insolites

INSITU, c’est vingt à trente minutes de lecture par un comédien dans un lieu insolite, rarement accessible au quotidien par le public.

INSITU / Lire le monde, lire ma ville, Programme des 3 et 4 juillet 2021

Les lieux retenus cette année sont aussi hétéroclites que la chapelle et le cloître de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), le coffre des fonds patrimoniaux de la bibliothèque Mériadeck, le BEC (Bureau Etudiant Club) Escrime de Nansouty, et le salon des batailles et le jardin d’hiver de l’Hôtel de Nesmond.

Ce n’est pas tout. Des lectures auront lieu sur le pont de la Palombe, dans le temple du Hâ, le musée d’Aquitaine (la bibliothèque, la cour triangulaire et la salle de la rosace), la piscine et la cité numérique de Bègles.

La maison Paul Berthelot, seul lieu privé de la liste, connue pour ses vitraux Art nouveau, a été prêtée pour l’occasion par ses propriétaires.

Une lecture unique

Par souci des organisateurs de créer une proximité entre les lecteurs et le texte, les lectures ne sont pas sonorisées. Jérôme Thibaut, le comédien qui lira cette année dans la chapelle de la DRAC, intègre dans son travail préparatoire un temps pour s’imprégner du lieu, avant de prendre connaissance du texte: « Je me mets d’abord dans la peau de quelqu’un qui découvre le lieu pour la première fois. Le cadre définit ma manière d’adapter une lecture ».

Pour autant, les textes ne sont pas trop joués. Les lectures sont épurées, les voix presque blanches. « Il n’y a pas de lecture neutre car il y a toujours un point de vue, pour Jérôme Thibault. Mais il ne faut pas en faire plus que le texte. S’il est bien écrit, il parle ».

« Laisser le texte parler… C’est un exercice grisant »

Jérôme Thibault

Les cinq comédiens qui se relaieront durant ces deux journées vont s’attacher à créer une intimité, de celle qui peut exister dans des endroits familiers comme une chambre, un salon. « Je me souviens avoir fait, l’année dernière, une lecture dans un pigeonnier à Mérignac. Les auditeurs étaient assis dans l’escalier et ne me voyaient pas. Ils n’entendaient que ma voix. C’est un challenge ! » 

Transmettre un texte

Si les comédiens veulent transmettre une écriture, c’est aussi le cas des médiathécaires qui ont procédé à la sélection des textes. Ces derniers peuvent entrer en résonnance avec le lieu, comme l’extrait de En mer de l’écrivain hollandais Toine Heijmans qui sera lu à l’Hôtel de la Marine. Ou pas. Créer un décalage entre le texte et le lieu pour provoquer un effet de surprise parmi l’auditoire est aussi envisagé. « J’aimerais que ces lectures donnent le goût du texte », confie Cécile Quintin.

Afin de respecter les jauges et règles sanitaires, la réservation est obligatoire depuis le site de l’association Lettres du monde. Elle ouvrira le 21 juin à 10h.