« Into the Wild » de Jon Krakauer ressort chez 10/18 dans une édition collector enrichie d’une postface et présentée dans une belle couverture à rabats. Un livre culte relatant une histoire vraie, celle d’un jeune homme épris de liberté.
Été 1990. Chris McCandless a tout pour être heureux. Originaire d’une famille aisée de Washington, sportif accompli, il vient d’obtenir son diplôme à l’issue de brillantes années d’études. Ses parents l’encouragent à s’inscrire dans une fac de droit, soucieux de lui assurer un bel avenir. Mais lui en a décidé autrement. Son diplôme en poche, il change de nom, lègue ses économies à une œuvre humanitaire et abandonne tout ce qu’il a pour vivre une nouvelle vie. Sa famille perd toute trace de lui, jusqu’à ce qu’on retrouve son corps décomposé à plus de 6000 kilomètres de Washington, en Alaska, deux ans plus tard. C’était il y a trente ans.
Ce livre est le fruit d’une enquête menée par Jon Krakauer pour le magazine Outside, puis pour lui-même, tant cette histoire l’a hanté : « L’étrange aventure de McCandless éveille en moi un écho qui rend impossible une relation détachée de cette tragédie. » Se basant sur les témoignages de sa famille et de gens qui ont croisé la route du jeune homme, sur le journal-album de photos que l’on a retrouvé, sur le courrier qu’il a échangé avec ses proches, l’auteur dresse le portrait de Chris McCandless, retrace les derniers mois de sa vie et tente de comprendre les raisons de son geste.
Le noyau central de l’esprit vivant d’un homme, c’est sa passion pour l’aventure. La joie de vivre vient de nos expériences nouvelles et donc il n’y a pas de plus grande joie qu’un horizon éternellement changeant, qu’un soleil chaque jour nouveau et différent.
Chris McCandless, lettre à Ronald A. Franz
Into the Wild raconte l’odyssée d’un jeune homme de vingt-quatre ans fasciné par l’Alaska comme tant d’autres avant lui, nourri de lectures de Tostoï, Thoreau et London, un être intelligent et réfléchi « à la recherche de l’expérience pure et transcendante » qui trouva la mort par un enchaînement d’erreurs imputables à son ignorance plutôt qu’à son arrogance. Idéaliste ou idiot, Chris McCandless en agacera certains, en fascinera d’autres. Tous s’accordent à dire qu’il est mort d’avoir voulu se prouver à lui-même qu’il pouvait se débrouiller tout seul, sans l’aide de personne, dans un environnement hostile auquel il n’était pas préparé.
Si cette aventure tourne mal et que tu n’entendes plus parler de moi, je veux que tu saches que je te considère comme quelqu’un de formidable. Maintenant, je m’enfonce dans la forêt.
Dernière lettre envoyée par Chris McCandless, 27 avril 1992

Into the Wild
Jon Krakauer
Christian Molinier (traduction)