Voici tout l’enjeu du festival Lettres du monde qui débute vendredi 17 novembre à Bordeaux : faire venir des auteurs étrangers et les emmener là où ils ne seraient pas allés seuls en Nouvelle-Aquitaine, à la rencontre des lecteurs. Ce que la littérature du monde fait de mieux s’approche de nous. Découverte d’un festival itinérant.
Un festival dédié à littérature étrangère
Depuis 19 ans, le festival Lettres du monde fait entendre des voix venues du monde entier en Nouvelle-Aquitaine. Et cette année ne dérogera pas à l’esprit fondateur. « Le festival poursuit avec détermination son travail de lecture du monde », assure Alexandre Péraud, son président. Le coup d’envoi du festival sera d’ailleurs donné par l’Ukrainien Andreï Kourkov, invité d’honneur du festival et témoin incontournable de la guerre qui se joue actuellement en Europe.
Il ne sera pas seul : quinze auteurs de douze pays différents se croiseront pendant les dix jours que dure le festival et interrogeront le thème de cette édition : « Le meilleur des mondes ? » Chacun à leur manière. Par l’entremise d’un thriller médiéval avec le Catalan Luis Llach. En défendant les minorités avec le Haïtien Louis-Philippe Dalembert. Sous l’angle de l’intime avec la grande auteure américaine Laura Kasischke. Le programme est riche et dense, articulé autour de rencontres uniques. Il n’en faut pas moins pour « penser le monde, l’interroger, le raconter, faire vivre le désir de partage », résume Martine Laval, conseillère littéraire du festival.
Un festival unique en Nouvelle-Aquitaine
L’Américain Douglas Kennedy à Mont-de-Marsan dans les Landes, le Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy à la librairie Le gang de la clé à molette à Marmande et la Franco-Iranienne Maryam Madjidi à Casseneuil dans le Lot-et-Garonne, le Brésilien Pedro Cesarino à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, le Colombien Santiago Gamboa à la médiathèque de Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques, le Suisse Joseph Incardona à La Tremblade en Charente-Maritime,… « Ce n’est pas un salon du livre, explique la directrice du festival, Cécile Quintin, les auteurs bougent tous les jours. » Son premier challenge est d’ailleurs de trouver des auteurs qui acceptent ce genre de proposition.
Ce qui est intéressant, c’est d’amener des auteurs étrangers dans des petites villes et communes rurales. C’est un moment unique dans l’année, pour les organisateurs et les lecteurs.
Cécile Quintin
Puis de demander aux médiathécaires et libraires quels auteurs ils/elles veulent recevoir. Un système de voeux permet de leur laisser le choix tout en tenant compte des disponibilités des auteurs. « Plus ils/elles sont motrices dans le choix des auteurs, mieux c’est. Car après, ils/elles font un gros travail de fond sur le terrain. Ce sont eux et elles qui font connaître les auteurs, circuler les livres et qui motivent les lecteurs. »
Dans cette interview réalisée le 27 octobre dernier, Cécile Quintin revient sur les enjeux de ce festival littéraire itinérant.
Cette année, le festival Lettres du monde visitera trente-cinq villes de Nouvelle-Aquitaine et organisera soixante rencontres. Il y en a forcément une près de chez vous !